Gratuit
Académie Nationale de Chirurgie
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Français
L’idée de garder le ligament croisé antérieur dans les prothèses totales de genou est très ancienne.
Elle n'a jamais eu beaucoup de succès parce que la technique d'équilibration est difficile et les résultats sur l'amplitude de flexion sont mitigés. Et maintenant, plus de 99 % des prothèses totales de genoux sont posées avec sacrifice d’1 ou 2 ligaments croisés.
L'idée de garder le croisé antérieur est lié à l'espoir d'obtenir de meilleurs résultats fonctionnels tels qu'on peut les observer dans les prothèses unicompartimentales qui, elles, nécessitent l'intégrité des deux ligaments croisés.
On a pu constater en effet de meilleurs résultats sur la flexion et d'excellents résultats fonctionnels mais leurs indications restent limitées à l'arthrose unicompartimentale. J'ai proposé une technique facilitant la conservation des deux croisés dans la prothèse totale en utilisant en face d'un composant fémoral conventionnel deux hémi plateaux tibiaux séparés pour préserver le massif des épines et faciliter l’implantation.
Les résultats préliminaires montrent des difficultés sur l'amplitude de flexion chez certains patients, probablement en raison d'un excès de tension du pivot central. En effet sur 18 patients observés maintenant avec plus de deux ans de recul, cinq ont une flexion limitée. Ils ont eu une résection osseuse sur le compartiment médial en moyenne moins importante que ceux qui ont récupéré plus facilement leur flexion. Il y a donc tout lieu de penser que la limitation de flexion est liée à un excès de tension du ligament croisé postérieur qui s'insère sur le condyle médial.
Une des recommandations pour les prothèses gardant les deux ligaments croisés serait donc de conserver une laxité médiale suffisante pour éviter un excès de tension du ligament croisé postérieur en flexion.
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