Patient Trans : accompagnement de la transition

Chez les mammifères, il existe des mâles et des femelles, reconnaissables à leurs organes génitaux. C’est un système binaire. Mais l’être humain n’est pas un mammifère comme les autres. Doté du cortex préfrontal, il a développé une fonction complexe qui domine nombre de ses cognitions et de ses comportements, la conscience réflexive.

L’être humain se pense. Jusqu’à maintenant, il était soutenu que l’identité sexuée (être homme et/ou femme) devait se construire autour de la réalité des organes génitaux. En d’autres termes « le pénis fait l’homme, le vagin fait la femme ».

Au regard des évolutions sociologiques, anthropologiques, philosophiques sur les questions de genre, il n’existe plus aujourd’hui de théorie légitime, dans notre société occidentale, qui puisse rendre compte du processus de développement identitaire, des articulations entre réalités et limites biologiques du corps sexué et vécus de genre.

En raison des réaménagements développementaux liés au processus pubertaire, l’adolescence est une étape où la recherche identitaire prend une place majeure. Qui suis-je ? Quel adulte vais-je devenir ?

Il existe aujourd’hui de multiples possibilités de se définir dans sa dimension sexuée (cis genre, transgenre, binaire, non binaire) sans que cela s’inscrive dans une pathologie. Au cours de ce processus, il existe une séparation importante entre le travail d’affirmation identitaire qui est traversée par les notions de sexe et de genre, et la découverte du désir sexuel et des pratiques de la sexualité.

Il est par ailleurs important de différencier les possibilités de s’affirmer dans sa construction identitaire et les modalités d’entrée dans un processus médico-chirurgical de transition.

Il est enfin indispensable d’aborder ces questions sans a priori idéologiques et d’accueillir toutes les paroles des adolescents afin de développer avec elles les stratégies les plus adaptées à leur développement.

L’accompagnement des personnes trans dans le parcours de transition va donc dépendre de son âge, c’est-à-dire de la maturation de son discernement.